Le Site des Acraea de Dominique Bernaud
Classification
La classification retenue est celle établie par J. Pierre du Muséum National de Paris.
Code Clade Nom Description (14)
I I1 perenna Cette espèce, isolée dès la base du sous-genre Actinote, ne présente aucun des caractères particuliers aux autres groupes. Elle se distingue des groupes suivants (I.2, 3 et 4) par la marge noire des ailes postérieures, au verso, avec des taches internervurales, au lieu des traits. Elle reste donc isolée phylogénétiquement ; de plus, sa chenille vivrait sur une Passifloraceae.
Cliquer
I I2
Vingt-huit espèces sont réunies dans ce groupe malgré l'absence de synapomorphie repérée : ces Actinote n'ont pas de stérigma différencié, contrairement aux groupes suivants.

Deux espèces n'ont pu être associées à aucune autre (A. actinotina et A. cinerea).
Cliquer
I I2a penelope
Ce groupe de 13 espèces est caractérisé par la présence d'un uncus sinueux terminé en crochet en bec d’aigle. Chez plusieurs espèces, les traits internervuraux, au verso des ailes postérieures, ne touchent pas la marge.
Cliquer
I I2b parrhasia
Plusieurs des 13 espèces de ce groupe présentent des écailles jaunes caractéristiques le long du tronc cubital au revers des ailes antérieures, revers qui est le plus souvent non écaillé. L’uncus est droit et se termine, comme chez les espèces du sous-groupe précédent, par un crochet en bec d’aigle.
Cliquer
I I3 iturina
Ce groupe homogène est composé de cinq espèces partiellement (voire totalement) transparentes, comme plusieurs des espèces du groupe précédent, mais ici ce n’est pas dû à la raréfaction ou l’absence d’écailles, mais à des écailles piliformes. Dans ce groupe, comme dans les suivants, les griffes sont franchement dissymétriques.
Cliquer
I I4a pharsalus
Le groupe I.4 est caractérisé par le développement vers l'arrière de la lamella antevaginalis qui tend à se refermer de plus en plus au-dessus de l'ostium bursae, formant un vestibule, ou sinus vaginalis. Il se compose de 20 espèces (entièrement écaillées, comme presque toutes les espèces suivantes du sous-genre Actinote, sauf celles du groupe d’A. pentapolis), regroupées en trois sous-groupes : le sous-groupe I.4.a d’A. pharsalus avec trois espèces plus ou moins vicariantes, le sous-groupe I.4.b d’A. encedon avec un complexe de quatre espèces et le sous-groupe I.4.c d’A. lycoa avec treize espèces.

Le sous-groupe I.4.a est défini par les caractères spécifiques des trois espèces, en particulier par les dessins alaires. La grande similitude des traits d’Acraea insularis lui vaut ce rattachement ainsi que la forme du stérigma bien développé au niveau de la plaque antévaginale, mais pas jusqu'à former un sinus vaginalis.
Cliquer
I I4b encedon
Le sous-groupe I.4.b est caractérisé par un sinus vaginalis globuleux, bien sclérifié et lisse. En fait, ce sous-groupe est un complexe de quatre espèces, auparavant confondues sous A. encedon, caractérisées par une bande subapicale blanche large.
Cliquer
I I4c lycoa
Le sous-groupe I.4.c est caractérisé par un sinus vaginalis aplati avec une surface plissée. Les espèces de ce groupe n’ont pas de ponctuations noires, pas de points discaux aux ailes postérieures contrairement à la plupart des autres Acraea, juste des petits points basaux, ce qui leur confère un habitus plus ou moins uniforme, convergent avec celui des espèces du clade II.5 (les ex-Bematistes) avec lesquels elles ont été rangées dans le passé, sous le nom de Planema. Le dimorphisme sexuel est parfois très marqué.
Cliquer
I I5a serena
Le groupe I.5 est défini par le double trait internervural de la marge au revers des ailes postérieures. Ce double trait, en V (la pointe vers l’intérieur), détermine des taches claires subtriangulaires. Ce groupe de papillons est également caractérisé par une exigence trophique nouvelle liée aux Malvales. Le sous-groupe I.5.a, de quatre ou cinq espèces proches de A. serena, est caractérisé par un sphragis caréné. Le sous-groupe I.5.b, de A. acerata, réunit cinq espèces sur un caractère du stérigma femelle. Enfin le sous-groupe d’A. bonasia, clade I.5.c, est un ensemble homogène d’une douzaine d’Acraea. Au revers des ailes postérieures, presque toutes ces espèces présentent des traits rouges internervuraux submarginaux ainsi que des traits ou taches rouges entres les points basaux et les points discaux dans l’espace 1c, dans la cellule et l’espace 4, dans l’espace 7, ces trois taches rouges générant une bande subbasale transverse bien caractéristique.

Quatre des cinq petites espèces traitées ci-dessous sont considérées comme une seule dans la monographie d’Eltringham, 1912 (sous le nom de A. terpsichore = eponina). Les genitalia sont désespérément uniformes tandis que les dessins des ailes sont fort variables, si bien qu’il est difficile de savoir exactement quel est le statut de ces différentes entités.
Cliquer
I I5b acerata
Les sous-groupes I.5.b et c ont des chenilles caractérisées par la décoloration des scolii des segments abdominaux 1 à 5 habituelle¬ment noirs chez tous les autres Acraea. Le stérigma des femelles du sous-groupe d’acerata (I.5.b) présente une saillie médiane (vraisemblablement organe d’accrochage de l’uncus lors de l’accouplement).

Les cinq espèces de ce sous-groupe montrent parfois peu d’affinité apparente mais présentent bien le même type de trait internervural en Y allongé à la marge du verso des postérieures.
Cliquer
I I5c bonasia
La douzaine de petites espèces réunies ici ont un habitus bien homogène quoiqu’aucune synapomorphie n'ait pu être formulée, bien que, chez les chenilles toutes très semblables, les scoli des segments 6 à 9 soient décolorés ; elles se différencient des espèces du groupe précédent par l'absence de saillie médiane du stérigma des femelles. Le dimorphisme sexuel est plutôt faible, mais les femelles sont généralement plus grandes avec des taches orange marginales au-dessus des ailes postérieures plus souvent présentes.
Cliquer
I I6a pentapolis
Le groupe I.6 est considéré comme le groupe-frère du précédent, I.5, de par la structure des genitalia mâles, en particulier les valves courtes et fortes, l’apex redressé "en babouche" (Pierre, 1985), vraisemblablement coapté aux genitalia femelles avec un stérigma en demi-coupes séparées par une crête médiane ; de plus on retrouve chez beaucoup d’espèces du groupe I.6, aux ailes postérieures, les traits rouges internervuraux antémarginaux et la bande noir et rouge subbasale. Le sphragis, garni d'écailles provenant du mâle chez qui elles sont implantées sur la membrane intersegmentaire 8-9, dorsalement aux genitalia (Pierre, 1985), constitue une bonne synapomorphie pour ce groupe I.6. Trois sous-groupes sont considérés : celui d’Acraea pentapolis, I.6.a, se caractérise par la transparence des ailes antérieures ; il comporte 7 espèces ; les sous-groupes I.6. b et c sont réunis, entre autres, par une synapomorphie remarquable : la réapparition – notable réversion – de la 3e anale aux ailes postérieures ; celui d’A. anacreon, I.6.b, comprend une dizaine d’espèces assez homogènes par la ponctuation des ailes antérieures ; le sous-groupe I. 6.c correspond aux Actinote sensu stricto, avec deux espèces africaines, plus 58 espèces néotropicales non traitées ici.

Les sept espèces placées ici ont toutes les ailes antérieures en plus grande part ou totalement transparentes.
Cliquer
I I6b anacreon
Les sous-groupes I.6. b et c se caractérisent par l'existence aux ailes postérieures, réapparition réversive, de la nervure anale 3 et du tronc médian dans la cellule. Cette réversion est instable, variable et incomplète. Ces nervures ne sont jamais réunies à l'articulation alaire, elles ne sont parfois perceptibles que par la présence dans la zone distale des soies garnissant habituellement les nervures chez les Acraea. Le sous-groupe I.6.b comprend l'espèce asiatique A. issoria (= Pareba vesta), et les complexes d’A. zitja-rahira (4 espèces) et d’anacreon (3 à 12 espèces, ou plus, selon les auteurs). Ces espèces se caractérisent par la ponctuation nette des ailes antérieures (sauf certains issoria) et, aux versos des ailes postérieures, par de larges traits submarginaux internervuraux rouges ou orangés plus ou moins longs, également présents chez A. lia (I.6.a) et A. mirifica (I.6.c). A l'analyse, cette marge des ailes postérieures semble en fait, malgré une forte variation interspécifique et intraspécifique, se ramener, homologie avec le groupe I.5, à une ligne internervurale en V, bien reconnaissable chez certains issoria, mais également chez zitja femelle et chez certains anacreon.
Cliquer
I I6c thalia
Ce sous-groupe, qui comprend les Actinote sud-américains, c’est-à-dire les Actinote sensu stricto, est caractérisé par les palpes labiaux bruns, une inféodation trophique aux Composées, et est particulièrement remarquable par la plaque génitale femelle. Ce dernier trait est bien semblable chez Acraea mirifica et chez le nouveau taxon très voisin récemment découvert, qui se révèlent ainsi comme étant le groupe-frère des Acraea (Actinote) néotropicaux.
Cliquer
 CopyrightFrance.com